Un manifeste pour des communes insoumises, creusets de la révolution citoyenne
Je publie aujourd’hui un manifeste qui est, en réalité, bien plus qu’un texte politique : c’est un appel à reprendre en main nos communes, à reconstruire la République par sa base, à faire de chaque ville et de chaque village un lieu de dignité, d’égalité et de souveraineté populaire.
Je le dédie à mon camarade François Delapierre conseiller municipal et maître à penser au service de l’action, disparu il y a dix ans. Son exigence intellectuelle, sa vision offensive de l’engagement, son refus absolu de renoncer continuent de guider chacun de mes combats.
Avec vingt-cinq ans de mandat local, j’ai appris une chose simple : tout commence dans la commune. C’est là que se vivent les injustices les plus concrètes — la faim, les coupures d’eau, les discriminations, les temps de transport interminables, la spéculation foncière, la disparition des services publics. Mais c’est là aussi que peuvent naître les réponses les plus efficaces, les plus rapides, les plus humaines.
Je refuse que nos communes soient réduites à des exécutantes de politiques de coupes budgétaires devenues insupportables. Je refuse qu’elles soient corsetées par les agences de notation, les banques privées ou les féodalités métropolitaines. Je refuse qu’on les dépossède de leurs moyens et de leur pouvoir. Je crois, au contraire, qu’elles peuvent redevenir les creusets de la souveraineté populaire.
Ce manifeste trace une voie possible : rompre avec la culture de la finance, reconstruire une fiscalité locale juste, et replacer les services publics au cœur de la vie quotidienne. J’y défends la gratuité des besoins vitaux : l’eau indispensable à la vie, les cantines scolaires, les transports en commun, les équipements culturels et sportifs. J’y propose une politique ferme pour éradiquer le sans-abrisme et la faim, mobiliser le patrimoine vacant, créer des cantines populaires, soutenir l’agriculture paysanne de proximité, refuser la « loi » des marchands biens et de la spéculation immobilière.
Parce que la démocratie ne se résume pas au vote d’un dimanche, j’y affirme la nécessité d’une implication citoyenne permanente : budgets participatifs, votations locales, contrôle populaire des décisions et des finances, révocation des élu-es, désobéissance républicaine lorsque l’intérêt général l’exige.
Parce que les inégalités ravagent nos vies, j’y défends l’égalité des droits — et non cette illusion libérale qu’est l’« égalité des chances ».
Parce que l’urgence écologique impose des réponses concrètes, j’y propose une écologie populaire, fondée sur la planification écologique locale, la souveraineté énergétique, la restauration des sols, la protection du vivant, la vie en harmonie avec les animaux et la nature.
Enfin, je refuse un modèle d’intercommunalité imposé, fondée sur la mise en concurrence et la confiscation démocratique. Je plaide pour une coopération des communes, choisie, transparente, solidaire, guidée par les besoins et non par les intérêts privés.
Ce manifeste est une contribution à la bataille municipale de 2026, mais il dépasse l’échéance électorale. C’est une proposition pour reconstruire, quartier par quartier, village par village, bassin de vie par bassin de vie une culture révolutionnaire face à un ordre établi pour protéger les multinationales et les multimillionnaires et ainsi préparer une 6e République écologique et sociale.
Je l’offre à toutes celles et tous ceux qui veulent changer la vie là où ils vivent. Je l’offre à celles et ceux qui savent que la République commence au dans leur immeuble, sur la place de leur marché, dans l’école de leurs enfants.
Je l’offre enfin à la mémoire de François. Dix ans après sa disparition, son exigence demeure : agir, toujours, pour que la dignité l’emporte.
Ainsi aussi je prends ma part à la refondation d’un communalisme pour le 21e siècle.
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