Discours pour la paix

Île du Souvenir, Lyon – 11 novembre 2025​

Camarades, citoyennes, citoyens,

Nous sommes réunis ici, au cœur d’un Lyon, qui porte, dans sa mémoire, la trace d’un cri : celui de Jean Jaurès.

C’est ici, au 51 rue de Bourgogne, qu’il prononça son dernier discours.

Il y a mis toute sa lucidité politique, tout son engagement pour la paix, avertissant : « Jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique. »


Trois jours plus tard, la guerre éclatait.

Cinq jours plus tard, Jaurès tombait sous les balles.


Alors, depuis Lyon, je parle à mon tour.

Depuis le bassin de vie qui l’a entendu pour la dernière fois,

Je redis que la paix n’est pas un mot de pierre, mais une volonté debout.


La paix n'est jamais donnée.

Elle se construit pierre après pierre, mot après mot, cœur après cœur.

Elle se défend contre les vents mauvais de la haine et de la domination.


À travers le temps et l’espace, des femmes et des hommes se sont levés pour dire non, non à la guerre, non à l’humiliation, non à la mort.

Nous leur rendons hommage : neuf millions de vies fauchées, des fusillés pour l’exemple à réhabiliter, vingt-et-un millions de blessés, des jeunesses brisées, de 1914 à 1918. Je pense à mon arrière-grand-père Gabriel, villeurbannais mobilisé dès 1914.

Leur « Plus jamais ça » nous engage, et ce d’autant plus que la guerre revint, à peine vingt ans plus tard.

Qu’aujourd’hui encore, elle dévaste des peuples entiers : en Ukraine, au Soudan, en Palestine.


À Gaza, le crime est sous nos yeux : un génocide filmé, documenté, dénoncé, et pourtant toléré par des pleutres.

Les bombes s’abattent, les enfants meurent, et l’humanité chancelle.

Mais ici, dans le Rhône, chaque semaine, des femmes et des hommes se lèvent :

NON  au génocide, oui à la justice, oui à la paix ! L’histoire jugera. Que tous les criminels de guerre soient poursuivis et condamnés.

Jean Jaurès nous éclaire toujours :

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. »


Tant que la loi du profit gouvernera le monde, la paix sera fragile.

Tant que certains s'enrichiront des armes pendant que d’autres tombent sous les bombes, la violence se perpétuera.


La guerre n’est pas une fatalité : elle est le produit d’un ordre injuste.

Défendre la paix, c’est s’attaquer à la misère, à l’injustice, à l’impérialisme.

La France peut et doit être non alignée. Indépendante, fidèle non à des blocs, mais à la paix. 

Elle doit parler pour les sans-voix, agir pour le droit, tendre la main plutôt que brandir l’épée en vendant des armes.


Car la paix ne naît pas de la peur, mais de la solidarité.

Tant que les nations se verront comme des rivales, la guerre renaîtra ;

mais si les peuples se tendent la main, alors les frontières deviendront des ponts.


Dans le Rhône, vous pouvez compter sur des députés qui ne votent pas le budget de casse sociale pour servir l’économie de guerre.



Oui, j’en appelle à l’espoir.

Malgré la nuit des bombes, il demeure toujours, quelque part, une lumière qui veille.

Chaque femme, chaque homme qui refuse la fatalité porte en lui une étincelle d’avenir.


C’est à ces flammes obstinées que nous devons la persistance de l’humain.

Et c’est pour elles que nous devons, depuis Lyon, depuis la France, bâtir la paix.


Vive la paix !

Vive la République universelle !

Vive la France non alignée et indépendante  !

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