Pas de bricolages politiciens : Macron doit partir

PLF 2026 : un budget de guerre sociale

Emmanuel Macron a changé de Premier ministre, pas de cap.

Sébastien Lecornu reprend mot pour mot le budget Bayrou, aggravant encore la crise sociale et démocratique.

Sous couvert de « responsabilité », le gouvernement impose une cure d’austérité d’une ampleur inédite : 40 milliards d’euros d’effort, dont 30 milliards de coupes et 10 milliards de nouvelles taxes ou impôts.

 

Mais derrière ces chiffres, c’est le quotidien de millions de Français qu’on abîme.

Jean-Luc Mélenchon l’a dit clairement : « Pas de bricolages politiciens – Macron doit partir. »

I. 50 milliards de coupes, 0 milliard de justice

Le budget Lecornu intègre des hausses importantes pour les armées (+ 6,7 Mds €), la charge de la dette (+ 8 Mds €) et la contribution française à l’Union européenne (+ 6 Mds €).

Pour maintenir une baisse globale de 30 Mds €, il faut donc retrancher 50 Mds € aux services publics et à la protection sociale.

 

Résultat :

  • 31 Mds € amputés sur les missions de l’État ;
  • 15 Mds € retirés à la Sécurité sociale ;
  • 5 Mds € pris aux collectivités.

 

C’est une austérité sans précédent, qui condamne nos hôpitaux, nos écoles et nos communes à l’asphyxie.

Le tout pour satisfaire la logique comptable de Bruxelles et les marchés financiers.

II. Les services publics frappés au cœur

Les coupes les plus lourdes concernent :

Mission

Baisse réelle (hors inflation)

Montant

Sport, jeunesse et vie associative

– 18,5 %

– 315 M€

Aide publique au développement

– 17,5 %

– 770 M€

Travail et emploi

– 7,9 %

– 2,4 Mds€

Outre-mer

– 6,5 %

– 190 M€

Culture

– 6,4 %

– 238 M€

Agriculture et alimentation

– 5,5 %

– 247 M€

Cohésion des territoires

– 5,2 %

– 1,25 Md€

Solidarité et égalité des chances

– 3,8 %

– 1,1 Md€

Relations avec les collectivités

– 3,1 %

– 123 M€

Enseignement scolaire

– 0,8 %

– 502 M€

S’y ajoutent :

  • la suppression de 3 119 postes dans la fonction publique ;
  • la réduction de 700 M€ à l’ANAH et la restriction du champ de MaPrimeRénov’ ;
  • la baisse du Fonds vert (– 500 M€) ;
  • l’exclusion des étudiants étrangers hors UE des APL ;
  • le maintien du Dilico, ponction de 2 Mds € sur les finances locales.

 

Cantines, périscolaire, culture, associations : tout ce qui fait vivre la République du quotidien est attaqué.

III. Le PLFSS 2026 : la Sécurité sociale mise à genoux

Sous prétexte de rigueur, le gouvernement taille dans le cœur du modèle social français :

  • Gel de toutes les prestations sociales et des retraites en 2026 ;
  • Sous-indexation programmée jusqu’en 2030 ;
  • Doublement des franchises médicales et création de nouvelles sur les soins dentaires et optiques ;
  • Taxe d’un milliard sur les complémentaires santé ;
  • Fiscalisation des indemnités journalières d’ALD.

 

C’est la fin du remboursement solidaire : on revient à une Sécurité sociale à deux vitesses, où la maladie devient un marché.

IV.  Des taxes antisociales et un cadeau aux riches

Les 10 Mds € de « recettes nouvelles » sont pour moitié supportés par les classes populaires :

  • Gel du barème de l’impôt sur le revenu (+ 2,2 Mds €) ;
  • Suppression de l’abattement de 10 % sur les pensions ;
  • Suppression de la réduction d’impôt pour frais de scolarité ;
  • Hausse des droits de timbre sur les titres de séjour, naturalisations et procédures judiciaires ;
  • Nouvelle taxe de 2 € sur chaque colis en ligne ;
  • Taxe sur le vapotage.

 

Pendant ce temps, la contribution des grandes fortunes chute de moitié :

elle ne représente plus que 10 % de l’effort total, contre 26 % l’an dernier.

 

La surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises est divisée par deux (4 Mds € au lieu de 8),

la CDHR rapporterait à peine 1,3 Md€,

et la taxe sur les holdings – censée remplacer la taxe Zucman – ne produirait que 2,5 Mds € selon le gouvernement,

voire 1,3 Md€ d’après le Haut Conseil des finances publiques.

 

En 2026, les ultra-riches contribuent pour 4,2 Mds €, soit cinq fois moins qu’en 2025.

La taxe Zucman, elle, rapporterait 20 Mds € à elle seule – mais elle reste enterrée.

V.  Un choix de classe, pas de raison

En trois ans, Macron aura retiré près de 100 Mds € aux dépenses publiques sans jamais combler le déficit :

il est passé de 4,7 % du PIB en 2022 à 5,4 % aujourd’hui.

La politique de l’offre ruine le pays : en 2025, 0,6 point de croissance a déjà été perdu, et 2026 s’annonce récessive.

 

Lecornu prétend éviter le 49.3 ; il usera sans nul doute des ordonnances..

Mais cette brutalité institutionnelle ne masque pas la vérité : Macron gouverne contre la majorité sociale et parlementaire du pays.

Son budget n’est pas un outil de redressement : c’est une déclaration de guerre sociale.

VI.  Pour une autre politique : la justice fiscale et la bifurcation écologique

Un autre chemin est possible.

Nous pouvons :

  • instaurer la taxe Zucman (+ 20 Mds €) ;
  • rétablir un ISF climatique (+ 15 Mds €) ;
  • supprimer les niches fiscales inégalitaires (+ 25 Mds €) ;
  • rendre la fiscalité sur l’héritage réellement progressive (+ 10 Mds €) ;
  • taxer les multinationales à hauteur de leur activité réelle (+ 20 Mds €).

 

Ces ressources financeraient la planification écologique, la reconstruction des services publics et le pouvoir d’achat populaire.

Elles rétabliraient surtout le principe républicain : chacun contribue selon ses moyens, et reçoit selon ses besoins.

Conclusion

Macron et Lecornu ont choisi la pénurie comme système et la guerre sociale comme méthode.

Ce budget n’est pas celui de la France : c’est celui des rentiers.

Il ne s’agit plus de « bricoler » : il faut rendre la parole au peuple et ouvrir la voie à la VIᵉ République. Il y a urgence à censurer le gouvernement et à destituer E.Macron.

 

« Quand le pouvoir ne sert plus que lui-même, c’est au peuple de reprendre la main. » — Jean-Luc Mélenchon, 10 octobre 2025

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