Non au Mercosur : le 26 septembre, toutes et tous mobilisé·s !

Le 3 septembre dernier, la Commission européenne a franchi une étape décisive vers l’adoption de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Pour contourner la contestation, elle a choisi une manœuvre antidémocratique : « scinder » l’accord en deux parties. Le volet commercial, qui concentre les mesures les plus lourdes de conséquences, pourrait ainsi entrer en vigueur par un simple vote à la majorité qualifiée du Conseil de l’UE, sans consultation des Parlements nationaux. Un déni de démocratie, un coup de force contre les peuples ! 

Face à cette négation de la souveraineté populaire, nous soutenons pleinement l’initiative de nos camarades au Parlement européen visant à censurer Ursula von der Leyen. Nous soutenons également la proposition de saisir la Cour de Justice de l’Union Européenne afin de bloquer immédiatement toute application de l’accord Mercosur : seul un avis juridique contraignant pourra trancher la légalité de cette manœuvre inacceptable.

Un accord destructeur pour nos agriculteurs et nos agricultrices

Cet accord prévoit l’importation massive de produits agricoles sud-américains :

 • 99 000 tonnes de viande bovine taxées à 7,5 %,

 • 60 000 tonnes d’autres viandes bovines,

 • 180 000 tonnes de volaille sans droits de douane,

 • 60 000 tonnes de riz,

 • 190 000 tonnes de sucre,

 • et même 45 000 tonnes de miel.

Nos paysan·nes n’ont aucune chance de faire face à une telle concurrence déloyale. Dans les pays du Mercosur, la viande est produite avec des normes sanitaires et environnementales bien inférieures aux nôtres. Rappelons qu’en 2024, l’Union européenne a découvert que du bœuf brésilien importé contenait de l’œstradiol, une hormone cancérogène interdite chez nous. Sans traçabilité, sans contrôle réel, comment garantir la sécurité alimentaire des Européennes et des Européens ?

Un désastre pour la planète et les peuples

Le Mercosur, c’est aussi la destruction accélérée de la forêt amazonienne, au profit d’un modèle agricole intensif tourné vers l’exportation. En Amérique du Sud comme en Europe, cet accord sacrifie les agricultures vivrières et familiales pour satisfaire les appétits des multinationales. Au lieu de renforcer notre souveraineté alimentaire, il nous enferme dans une dépendance accrue aux marchés mondiaux et fragilise encore les paysan·nes des deux continents.

La capitulation de Macron et de son gouvernement

Pendant des années, Macron a fait semblant de s’opposer à l’accord « en l’état ». Aujourd’hui, il se satisfait des soi-disant « clauses de sauvegarde renforcées » proposées par la Commission. Mais ces clauses sont de courte durée, non contraignantes et incapables d’empêcher l’invasion de nos marchés par des produits agricoles à bas prix. Comme l’a résumé notre eurodéputée Manon Aubry : « La France de Macron a capitulé en rase campagne. »

Nous, insoumises et insoumis, disons NON !

Depuis toujours, nous combattons ces accords de libre-échange qui organisent le dumping social, sanitaire et écologique. Contrairement au RN, qui vote souvent en faveur de tels traités au Parlement européen, nous défendons une position claire et constante : refus total du Mercosur.

Nous exigeons que cet accord soit soumis à un vote à l’unanimité des États membres et ratifié par l’ensemble des Parlements nationaux. Nous appelons Macron et Lecornu à rejoindre une minorité de blocage avec la Pologne et d’autres pays encore réticents.

Le 26 septembre : faire entendre la voix du peuple

Les paysan·nes l’ont compris. La Confédération paysanne appelle à manifester à Paris le 14 octobre. La FNSEA organise une mobilisation nationale dès ce vendredi 26 septembre. Nous devons être aux côtés des agriculteurs et agricultrices, des écologistes, des citoyen·nes qui refusent que notre avenir soit bradé sur l’autel du libre-échange.


Le 26 septembre, faisons masse dans les rues pour dire haut et fort :

Pas de bœuf aux hormones dans nos assiettes, pas de forêt amazonienne sacrifiée, pas de démocratie confisquée !


Comme l’écrivait Aimé Césaire : « Il n’y a pas de dignité dans la résignation. »

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