Discours de Gabriel Amard, Villeurbanne, 18 septembre 2025

Discours de Gabriel Amard, Député du Rhône
Villeurbanne, 18 septembre 2025

Accueil de Mathilde Panot

Nous sommes nombreux, si nombreux ce soir, comme une marée humaine qui remplit cette salle.

Citoyennes, citoyens,

Habitantes et habitants de Villeurbanne,


Votre présence réchauffe et éclaire.


Chaque visage, chaque main levée, chaque regard fraternel dit la même chose ce matin à la manifestation comme ici : nous ne sommes pas seuls, la volonté de rupture avec l’ordre macroniste et son monde de sang et de larmes s’amplifie à Villeurbanne comme dans le pays.


Merci Mathilde, de venir à nos côtés dans notre ville populaire, 16ᵉ de France, 2e du département où la résistance est une seconde nature.


Merci aux militants, aux groupes d’action, animés notamment par Samir, qui se sont consacrer à faire connaître l'événement tout l’été, et à Morgane la coordinatrice de ce rassemblement, et à la cinquantaine et plus de bénévoles, et au service d’ordre : vous êtes les chevilles ouvrières discrètes de ce grand rassemblement, et ce soir vous avez bâti un édifice de courage et d’espoir. Merci à José enseignante à Villeurbanne et à Samir villeurbannais et étudiant pour l’animation de notre rassemblement.


Nous vivons des jours où le temps s’emballe, mais où le peuple reprend ses droits.


Le 8 septembre, c’est la pression populaire qui a forcé le gouvernement à se dévoiler : pour la première fois en cinq ans, il a dû affronter un vote de confiance, et il est tombé.


Le 10 septembre, c’est le peuple libre, auto-organisé, qui s’est levé : un demi-million de citoyens dans les rues, comme une vague immense déferlant sur les places de France.


Aujourd’hui, le 18 septembre, la clameur populaire résonne jusqu’ici des voix et des slogans de plus d’un million de personnes qui se sont mobilisées pour que cesse la politique d’Emmanuel Macron.


Ces jours révèlent ce que chacun pressentait : la Macronie est rejetée.


Et avec elle, tombe aussi le masque du Rassemblement national, ce faux visage d’opposition, ce frère jumeau de la régression.

Le front commun Macron-RN

Avec mes collègues députés, nous constatons chaque jour et dans chaque vote l’alliance objective entre Macron et le RN.


Ils se disputent pour tromper, mais leurs mains travaillent ensemble.


Leur dessein est clair :

Casser les droits sociaux.

Asphyxier les services publics.

Envenimer les cœurs par la peur et le racisme.


Et regardez leur dernière trouvaille ! M. Tanguy n’a rien trouvé de mieux que de déclarer récemment que le RN est favorable à trois jours de carence pour les fonctionnaires malades. Bein voyons !


Trois jours arrachés au salaire de celles et ceux qui soignent, qui enseignent, qui servent la République et le peuple de France.


Trois jours infligés comme une punition.

C’est injuste, c’est absurde, c’est cruel.

Absurde, car travailler malade, c’est propager la maladie.

Cruel, car priver de repos, c’est aggraver les souffrances.

Inutile, car cela coûte plus cher en arrêts prolongés.

Voilà leur logique : punir pour gouverner, diviser pour régner.

Nous c’est tout l’inverse.

Nous voulons l’égalité entre le public et le privé.

Nous exigeons une harmonisation par le haut : la suppression pure et simple des jours de carence, prise en charge par la Sécurité sociale.


Ces coups portés ne sont pas isolés : ils sont la trame du budget macroniste.


Un budget d’austérité, où chaque ligne est un sacrifice imposé aux plus modestes.


Un budget où la misère est planifiée et la richesse sanctuarisée.

  • Quatre milliards donnés chaque année aux plus riches par la suppression de l’ISF.
  • Des dizaines de milliards engloutis dans des cadeaux fiscaux, pendant que l’école ferme des classes et que l’hôpital ferme des lits.

Voilà leur choix : la pénurie pour le peuple, l’opulence pour les puissants.

CONTRE BUDGET

Et bien nous, nous proposons un autre chemin à tous ceux et celles qui le veulent, de se fédérer sur la base du programme du Nouveau Front Populaire pour affronter la période politique, et le projet de loi de finances de Lecornu.


Nous mettrons sur la table un contre-budget fidèle au mandat des électeurs qui nous ont donné la victoire le 7 juillet 2024.


Un contre-budget insoumis, financé, crédible.

  • Pour la justice fiscale : le retour de l’ISF climatique, impôt modulé selon l’empreinte carbone des patrimoines, la taxation des superprofits et des dividendes, la traque des 80 milliards qui s’évaporent chaque année dans les paradis fiscaux.
  • Avec des réinvestissements massifs :
    • Dans la santé : + 20 milliards pour recruter, rouvrir, soigner sans compter.
    • Dans l’éducation : + 10 milliards pour enseigner dignement, alléger les classes, libérer les esprits.
    • Pour l’écologie : + 30 milliards pour les transports, les rénovations des bâtiments, la sortie des énergies fossiles.
    • Pour le logement : 200 000 logements publics par an, et que nul ne dorme dehors.
    • C’est le rétablissement de l’autonomie financière des communes et collectivités
    • Enfin : la sortie des pesticides, l’interdiction partout des PFAS et leur destruction pour stopper l’épidémie de cancer générée par le capitalisme de notre temps.

Voilà des priorités : non pas des rêves, mais des actes. Non pas une litanie de promesses, mais une feuille de route concrète.

Et à Villeurbanne, nous savons ce que valent les services publics : Dans l’enquête populaire que nous avons menée dans tous les quartiers depuis février, vous nous l’avez dit par milliers : ils sont loin, on attend, mon enfant n’a pas de place, la cantine coûte chère, les transports ne nous desservent pas. Je vous assure que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

 

Ici aussi le contre-budget prend tout son sens.

 

Nous pourrions rénover les logements sociaux, libérer les familles de la prison des factures, redonnant ainsi du pouvoir d’achat.

 

Nous pourrions rouvrir des services hospitaliers, sauver l’hôpital Henri Gabrielle, redonner souffle aux soignants.

 

Nous pourrions désenclaver les quartiers, avancer vers la gratuité des transports, offrir du temps de vie douce à chacun.

 

Nous savons rendre la cantine gratuite, détruire les PFAS ces polluants qui finiront par se répandre dans notre eau du robinet, dans nos parcs et nos jardins, et dans nos assiettes comme c’est déjà le cas plus au sud de Villeurbanne le long du Rhône, si on ne fait rien.

 

Ici, le futur se dessine à hauteur de femme et d’homme, pas dans les salons dorés de la Macronie.

 

Patience, bientôt vous serez invité à construire tout ça par vous-mêmes.

GAZA

Mais ce soir, je veux aussi élargir l’horizon.

 

Car notre combat ne s’arrête pas aux frontières.

 

Depuis bientôt deux ans, nul d’entre nous ne détourne le regard de la Palestine.

 

Gaza est notre plaie ouverte, mais aussi une boussole morale.

 

Comment défendre les droits humains ici, si nous restons muets devant le génocide en cours, la colonisation, la famine organisée, la destruction délibérée de la ressource en eau, les bombardements d’hôpitaux, d’écoles, au non-respect du droit international et du droit humanitaire ?

 

Mardi, la commission d’enquête de l’ONU a enfin reconnu le génocide que nous dénonçons depuis presque deux ans. Si cette vérité éclate aujourd’hui, c’est parce que vous toutes et tous avez refusé le silence, manifesté chaque samedi et porté ce combat sans relâche.

 

Depuis la nuit de mardi à mercredi, l’armée génocidaire de Netanyahu a franchi un nouveau cap dans l’horreur et lance une offensive terrestre dans Gaza-ville. Moins d’une journée après la reconnaissance de ce génocide en cours, Tsahal poursuit et renforce son objectif génocidaire.

 

A présent, c’est ensemble que nous devons poursuivre la mobilisation, des flottilles en mer Méditerranée jusqu’à Villeurbanne, jusqu’à ce que justice et liberté deviennent une réalité pour le peuple palestinien.

 

En cette circonstance si terrible, je vous invite à applaudir le Collectif 69 Palestine qui nous fait chaque semaine battre le pavé pour un cessez-le-feu immédiat, le respect du droit international, la reconnaissance de l’Etat de Palestine, la fin des accords commerciaux UE-Israël et contre les ventes d’armes.

 

Dire Gaza, c’est dire que la justice n’a pas de frontières.

 

Dire Gaza, c’est dire que la dignité d’un peuple est la dignité de tous les peuples.

La jeunesse, flamme insoumise

Et c’est la jeunesse qui le dit avec le plus de force.

 

De Palestine à Villeurbanne, la jeunesse se dresse.

 

Elle dit : « Nous ne voulons pas de ce monde-là. Nous allons tout changer. »

 

À vous, je dis : c’est votre heure.

 

La France insoumise sera ce que vous en ferez.

 

Venez, prenez votre place, construisez les listes insoumises, écrivez la suite de l’histoire.

La bifurcation écologique et sociale

Jean-Luc Mélenchon a raison : il faut planifier tout de suite. C’est une planification écologique, une écologie populaire qui protège et nous fasse vivre en harmonie les uns avec les autres et avec la nature.

 

Pas un pas de côté. Pas une retouche cosmétique. Une rupture nette.

 

Pas des amendes parce que tu ne peux pas payer ton parking, ou parce que tu ne peux pas changer de voiture.

 

Protéger l’eau, détruire les PFAS, stopper l’épidémie de cancers que sème le capitalisme.

 

Bien vivre, bien manger, avec de bonnes payes et des bonnes retraites, un SMIC en augmentation de 15 % tout de suite, plus un seul minimum social sous le SMIC.

 

Assurer le logement pour tous, libérer du temps de vie par la gratuité des services publics.

 

Nous ne sommes pas là pour gérer la pénurie, nous sommes là pour écrire l’avenir en commun, pour que le peuple reprenne son destin en main.

Conclusion

Alors, ce soir, en accueillant Mathilde, ma Présidente de Groupe, je veux vous dire : vous n’êtes pas condamnés à subir.

 

Vous avez un outil : la France insoumise.

 

Nous avons une stratégie : l’unité populaire, l’auto-organisation, l’entraide.

 

Nous avons une perspective : la victoire sociale, écologique, démocratique et passer à la 6e République.

 

Comme le disait Jaurès :

« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; ce n’est pas de subir la loi du mensonge triomphant. »

 

Et comme le rappelait le poète Machiavel :

« La meilleure forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples. »

 

Alors vous savez ce qu’il nous reste à faire.

 

Que vive le peuple !

À bas la monarchie présidentielle !

Que vive la VIᵉ République ! Vive la République française !

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