Le Gouvernement accélère son mortifère projet d’enfouissement des déchets nucléaires

Le gouvernement vient de publier le 7 juillet 2022 deux décrets accélérant le projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.


Le premier décret inscrit le centre de stockage en couche géologique profonde de déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité à vie longue (Cigéo) parmi les opérations d'intérêt national. Le second décret déclare d'utilité publique ce centre de stockage et impose aux collectivités la mise en compatibilité des documents d’urbanisme locaux (schéma de cohérence territoriale et plan local d’urbanisme) avec le projet Cigeo. Ces deux décrets ont pour but d’accélérer le projet et de le rendre incontournable et inarrêtable tout en permettant de déroger à nombre des règles habituelles d’urbanisme au nom d’un hypothétique intérêt national.


Le site de Cigéo doit fonctionner durant 100 ans, avant d’être définitivement condamné. Un projet qui prévoit de construire un site qui ne devra pas être visité par des êtres humains durant des milliers ou des centaines de milliers d’années est absurde et prométhéen. Il est impossible de prévoir quoique ce soit à cette échelle de temps.


Le projet Cigéo est dangereux à plus d’un titre :

  • le stockage en couche géologique profonde empêche de contrôler les déchets en permanence,
  • les travaux de forage dans la couche argileuse sont susceptibles de la déstabiliser et donc de rendre la cavité construite perméable et poreuse,
  • les risques d’incendies sont réels selon l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, bras technique du gendarme de l’Autorité de sûreté nucléaire : une explosion “pourrait entraîner une perte de confinement” a admis l’Andra,
  • des infiltrations d’eau et des fuites radioactives ne sont pas à exclure sur le long terme,
  • l’irréversibilité rend impossible de retirer un colis radioactif car c’est la solution du stockage définitif qui a été choisie, malgré la loi qui doit prévoir sa réversibilité,
  • les risques de dérapage financier d’un tel projet sont plus que probables.


A ces problèmes majeurs, s’ajoute une criminalisation des opposants au projet - que la France insoumise a toujours soutenus - et une militarisation de la région, néfaste et scandaleuse, faisant fi des principes démocratiques élémentaires.


Une autre solution est possible : stocker les déchets en sub-surface, maintenir le contrôle de ces déchets, se départir de toute ambition prométhéenne, et planifier une fois pour toutes la sortie de l’énergie nucléaire pour cesser la production de déchets radioactifs.


C’est un combat que nous menons depuis de nombreuses années aux côtés des opposants au projet qui luttent avec courage sur place. Nous continuerons de porter notre soutien à la lutte anti-Cigeo à l’Assemblée Nationale.


Gabriel Amard, Raphaël Brun, Clémence Guetté, Loïc Prud'homme, Anne Stambach-Terrenoir, députés La France insoumise - NUPES, membres de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable


Crédits photo : Spiritrespect, licence creative commons, Attribution-ShareAlike 3.0 Unported (CC BY-SA 3.0) : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

Dans la même rubrique...