Agir pour la jeunesse, ma priorité

Emmanuel Macron avait fait de la jeunesse une priorité en 2017. Force est de constater que celle-ci n’était qu’électorale. Durant cinq années, les jeunes ont pris des coups : baisse des APL, réforme du Bac avec sélection à l’université avec Parcoursup, amphis bondés malgré la hausse démographique prévisible depuis l’an 2000, frein des titulaires du baccalauréat professionnel à accéder à l’enseignement supérieur (y compris les DUT et les BTS), mépris pour leurs revendications politiques concernant le climat, les violences policières, les droits des femmes, polémiques sur le prétendu « wokisme » à l’université à n’en plus finir. S’ajoutèrent à ces mesures iniques la non-prise en compte de la détresse psychique et financière des jeunes durant la crise covid : isolement, impossibilité d’étudier et de réviser dans des conditions acceptables, perte des petits boulots, queues interminables aux distributions alimentaires.

Pour 2022, Emmanuel Macron a annoncé la couleur : l’éducation est son nouveau terrain de jeu. Son projet (qui tient en quelques maigres mesures) nous donne une idée. Il s’agit de créer un marché de l’éducation : la liberté de gestion des établissements, les notations des établissements, la rémunération des enseignants au mérite et le renforcement de l’apprentissage dès le plus jeune, Emmanuel Macron ayant évoqué la classe de 5è lors d’un déplacement. Bref, la fin de l’égalité à l’école, avec un système à deux vitesses : d’un côté les écoles d’élite, de l’autre les écoles sans moyens. La fin de l’école républicaine. L’étape d’après sera la privatisation du système scolaire à l’américaine, avec des écoles payantes pour riches et familles endettées des classes moyennes et le maintien d’écoles publiques délabrées pour les plus pauvres. On souhaite bien du courage à Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’éducation, qui devra appliquer l’amère potion. Car c’est bien le président jupitérien qui fixe la ligne en la matière.

Villeurbanne, où j’ai l’honneur de présenter ma candidature aux élections législatives, est une ville populaire, jeune, étudiante. La ville est un miroir grossissant des enjeux de la jeunesse de ce pays : sa précarité malgré son insertion dans les études. En 2018, 17,5 % de la population française avait entre 15 et 29 ans, contre 28,6 % à Villeurbanne. 35,5 % des Français ont moins de 29 ans contre 46 % à Villeurbanne. Les élèves, étudiants, stagiaires non rémunérés représentent 10,7 % de la population française mais 17,8 % de la population de Villeurbanne. En France, le taux de pauvreté est de 14,5 % pour l’ensemble de la population et de 22,7 % pour les moins 30 ans. A Villeurbanne, ces chiffres sont de 20 et 25 %. En 2018, 27,2 % des Français âgés de 15 à 24 ans au chômage contre « seulement » 23,6 % à Villeurbanne (chiffres Insee, 2018).

Le résultat de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de l’élection présidentielle auprès des jeunes nous oblige : 31 % des 18-24 ans et 34 % des 25 – 34 ans ont glissé un bulletin à son nom dans l’urne le 10 avril dernier. A Villeurbanne, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 37,9% des voix. Je me sens comptable de répondre à l’aspiration des Villeurbannais.es, en particulier des plus jeunes, qui souhaitent, comme dans la plupart des villes jeunes et populaires de France, bénéficier d’une éducation de qualité, sortir de la pauvreté ou de la précarité, avoir un travail qui paye, accéder aux services publics, mettre fin aux discriminations raciales, engager la bifurcation écologique qui s’attaque aux racines des problèmes, non au portefeuille des précaires.

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale porte un projet fort pour favoriser l’émancipation de la jeunesse. Notre premier objectif est de permettre aux enfants et aux jeunes d’étudier dans de bonnes conditions matérielles d’abord par la gratuité réelle de l’école et de l’université (gratuité de la cantine, des transports, des manuels, absence de frais d’inscription), ensuite par une allocation d’autonomie pour les jeunes fixée au-dessus du seuil de pauvreté (1063 euros pour une personne seule), enfin par des conditions d’encadrement adaptés (réduction des effectifs à 19 élèves par classe, plan de recrutement des enseignants) dans des bâtiments aux normes et adaptés. Nous voulons ensuite assurer à ces jeunes un travail pérenne pour les aider à commencer leur vie sereinement : création d’« emplois jeunes » de cinq ans dans le secteur non marchand et public, augmentation des indemnités de stage, réduction du temps de travail (retraite à 60 ans, rétablissement des 35 heures, débat sur les 32 heures) et limites aux contrats précaires (10 % de CDD pour les PME 5 % pour les grandes, présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes) pour faciliter l’entrée des jeunes dans un emploi.

Pour ma part, je serai un député de terrain très actif à l’Assemblée nationale. J’organiserai des ateliers des lois chaque mois à Villeurbanne (et en France), qui réuniront des habitants, des associations, des syndicats pour co-construire des propositions de loi grâce aux méthodes de l’éducation populaire. Je déposerai ces textes en leur nom à l’Assemblée. J’ai déjà commencé durant la campagne électorale, avec un atelier des lois sur la gratuité de la cantine scolaire. Mes premiers amendements au collectif budgétaire de l’été 2022 seront sur ce sujet. Car aucun enfant ne peut apprendre le ventre creux. Les sujets de la jeunesse seront au cœur de mes préoccupations, parce que Villeurbanne est une ville jeune et populaire et que je souhaite que mon futur mandat reflète les aspirations politiques du peuple.

Gabriel Amard
Candidat de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale aux élections législatives à Villeurbanne

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